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Maison miroir

Lauréat du Prix littéraire francophone de Marseille 2024

Rose passe la plupart de ses journées chez elle. Avant, elle y recevait aussi ses clients, mais elle a modifié ses habitudes depuis que la maison voisine est devenue une boîte à décibels. Elle n’ose plus accueillir personne, se sent prise en otage du vacarme, guette avec crainte le retour de la marmaille, comme la nomme son mari. Dès que la petite troupe bariolée passe le portail et s’engouffre à côté, Rose sait que le tintamarre va traverser les murs. Finie, la tranquillité.

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C’est, dans un quartier résidentiel où les prix de l’immobilier deviennent inabordables, une maison partagée en deux habitations jumelles, que ne sépare qu’une mince cloison laissant filtrer les rires et les cris. D’un côté vit Rose avec son mari et leur petite fille. Rose vient de perdre un bébé en cours de grossesse et traverse silencieusement une dépression où s’agitent des désirs inavouables. De l’autre, Nour est la fille secrètement rebelle d’une famille nombreuse d’origine marocaine, prise en étau entre loyauté et asphyxie, qui feint la soumission tout en repoussant les frontières imposées à son sexe. La guerre est déclarée entre ces deux foyers, l’un oppressé par la vie bruyante de ses voisins, l’autre à l’étroit entre des murs où s’entassent trop de générations. Un jour où elle erre dans les rayons d’un grand magasin, Rose croise Nour, qui y travaille. Les deux femmes ne vont plus pouvoir s’ignorer. Les questions qui les taraudent sur leur féminité, la puissance de leur corps et de leurs pulsions, leur identité dans un monde taillé pour les hommes, vont même les conduire l’une vers l’autre.

Sur la double trame de la cohabitation des communautés et de l’émancipation féministe, Aliénor Debrocq dévoile l’intériorité fiévreuse de deux femmes qui remettent en cause leur manière de vivre le couple, la sexualité et l’amour…

Poussez sans hésiter la porte de cette "Maison miroir". Le troisième roman d’Aliénor Debrocq est une œuvre roborative sur la peur et la solitude. Ou, plus encore, sur la peur de la solitude…
Valérie Colin - L'Echo

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